Mythe mélanésien de l’Archipel de Vanuatu

Mythe : Estelle Rolland ★ Thérapeute Coach à Bordeaux

La métaphore constitue un outil important dans la thér-HAPPY et le questionnement de soi-même.

Les contes, les symboles, les mythes de toutes les cultures présentent une histoire qui suscite la compréhension d’une situation, appelle à l’identification, réveille les capacités d’analogie pour prendre du recul, puis faire un parallèle avec soi et/ou une situation.

Cet éclairage différent qui peut venir de l’autre bout du monde nous fait sentir ce lien indéfectible que tisse, au-delà des lieux et du temps, le destin humain, illustrant à la fois la singularité et la communauté de notre condition.

Le Mythe mélanésien de l’Archipel de Vanuatu raconte que tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.

Ce mythe a bouleversé ma vie par son écho, son effet miroir et les éléments de réflexion qu’il a amenés.

Né dans les eaux turquoises de l’océan Pacifique, il nous parle de la capacité d’intégrer sa nature profonde, souvent double, sa part d’ombre et de lumière. Ainsi, l’arbre, conscient de porter en lui son talent encore secret et non éclos, accepte son destin pour devenir ce dont il est fait, et s’engage à favoriser sa croissance dont la finalité sera d’être abattu, puis façonné avec art pour devenir enfin pirogue.

Au moment de changer, et de perdre sa nature première, la résistance de l’arbre est compréhensible, il envisage de refuser cette transformation potentielle qui implique de lâcher prise, de mourir à ce qu’il connait pour renaître sous une forme transcendée.

Se pose une question supplémentaire, à mon avis  : tous les arbres sont-ils destinés à devenir pirogues ? Leur bois est-il résistant, leur tronc porte-t-il la structure requise ?